Le guide fourni par l’HAS pour décrire la procédure d’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux souligne que « cette évaluation constitue un levier de mobilisation des professionnels, dans une dynamique d’amélioration continue de la qualité des accompagnements délivrés aux personnes accueillies ».
Il s’agit d’abord, implicitement, de reconnaître la complexité et de la lourdeur des actes professionnels dans le médico-social, lesquels nécessitent effectivement de « se mobiliser ». En effet, travailler au service de personnes ne peut se réduire à la répétition mécanique de gestes et de paroles mais présuppose, outre des compétences « techniques », la capacité d’établir une relation humaine bienveillante et soucieuse du respect de la personne qui nous fait face. La mobilisation n’est donc pas ici une simple présence face à autrui mais y intègre une dimension relationnelle capitale pour le bien être de la personne accompagnée.
Mais quiconque connaît les métiers du social et du médico-social sait combien la charge de travail, la pression du temps, la lourdeur de certaines tâches, …… peut parfois entraver les dispositions les plus généreuses. On peut, à certains moments, dans certaines conditions, douter de l’efficacité de ce que l’on fait, s’interroger sur la pertinence de telle organisation d’équipe, perdre de vue la finalité du travail conduit, ressentir une insatisfaction sans en percevoir tous les tenants, … . L’acteur(trice) du social et du médico-social est un être humain et il(elle) espère trouver dans sa vie professionnelle ce à quoi les personnes dont il s’occupe aspirent également : un sentiment de bien-être ou, à tout le moins, de satisfaction.
Mais le travail de chacun est relié à celui d’une équipe et l’efficacité recherchée suppose une articulation des contributions individuelles impliquant, in fine, l’ensemble des acteurs de l’établissement. Cette bonne articulation doit être pensée au regard de la spécificité de l’établissement, des valeurs et des principes de son projet, et doit faire place et droit à la personne accompagnée. Cette optimisation globale du fonctionnement, en d’autres termes cette qualité de service sans cesse à vérifier et éventuellement corriger, est le but de l’évaluation que chaque établissement peut conduire en interne grâce aux outils fournis par l’HAS.
Ainsi, ces outils proposés aux établissements constituent des leviers en cela qu’ils incitent et permettent de mettre en évidence d’éventuels dysfonctionnements, de faciliter collectivement leur résolution et conséquemment de redonner du sens au travail des professionnels qui, dans ces établissements sont les véritables chevilles ouvrières de l’action médico-sociale.
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